Comment apprécier la forêt au printemps tout en la préservant

Groupe de personnes en promenade dans une forêt, photo ONF

Comment apprécier la forêt au printemps tout en la préservant

Groupe de personnes en promenade dans une forêt, photo ONF

Avec l’arrivée des beaux jours, l’envie de se promener, de pratiquer une activité sportive, de se détendre ou simplement de profiter de beaux paysages est grande. En quête d’air pur, de calme et d’espace, la forêt apparaît de plus en plus comme le lieu idéal pour se ressourcer et de se détendre. À cette période, l’ONF souhaite sensibiliser le public aux gestes simples à adopter pour apprécier la forêt tout en la protégeant.

Pour beaucoup, c’est un accès privilégié à la nature offert à une population avide de loisirs et de détente. Aujourd’hui, aller en forêt fait partie des pratiques et des habitudes des Français : 4 Français sur 10 déclarent y aller au moins une fois par mois.

Faire ou ne pas faire, voici la question que les usagers se posent souvent. Se rendre en forêt engage notre responsabilité en tant que citoyens soucieux de la préserver. Comme partout, une sortie ne s’improvise pas mais s’accompagne de précautions d’usage et de conseils à connaître. Les adopter, c’est l’assurance de profiter d’une promenade respectueuse de l’environnement et des autres usagers.

Les vacances de Pâques ainsi que les week-ends de mai et juin annoncent une fréquentation élevée en forêt. Cette affluence est particulièrement vraie dans les massifs forestiers situés à proximité des zones urbaines, comme en Île-de-France (environ 100 millions de visiteurs en moyenne chaque année).

Les secrets d’une balade respectueuse et réussie en forêt

Bien préparer sa promenade en forêt

Une sortie en forêt, ça ne s’improvise pas. Dans la plupart des cas, les promeneurs ne préparent pas leur visite, choisissent leur lieu de promenade par habitude et se trouvent bien souvent sous-équipés pour leur sortie.

  • Les indispensables
    Avant de s’y rendre, mieux vaut prévoir les incontournables : sac à dos, eau, petit en-cas. Sans oublier, une carte de la forêt puisque le réseau téléphonique ne passe pas partout. Les forêts ne disposent pas de poubelle, si l’on prévoit un pique-nique, pensons aussi à emporter un sac pour y mettre nos déchets.
  • La météo
    Avant d’enfiler bottes, chaussures ou baskets, un réflexe et non des moindres consiste à consulter la météo. Être surpris par le mauvais temps peut gâcher votre promenade. En tant que milieu naturel, la forêt réserve parfois des surprises. En cas d’orage ou de vents forts, n’y allons pas. Question de confort et de sécurité car le risque de chutes de branche ou d’arbres est bien réel.
  • Le lieu
    Les forêts regorgent d’espaces de quiétude où le silence demeure encore. Pour ne pas rater notre sortie, évitons la foule des lieux trop fréquentés. Un conseil : consultons les sites internet des acteurs du tourisme ou contactons-les directement. Ils apporteront les conseils adaptés à nos envies. C’est une belle occasion d’aller en dehors des sentiers battus loin des zones les plus connues et bruyantes.

En forêt, partageons l’espace

Une fois en forêt, les cyclistes, promeneurs, coureurs, cueilleurs, forestiers et autres grimpeurs partagent le même espace. Afin de maintenir la diversité de ces pratiques, la tolérance de chacun est requise.

  • Partageons la quiétude forestière : nous sommes dans un milieu naturel, pensons à baisser la musique trop forte et le haut-parleur de notre téléphone portable.
  • Évitons le stress inutile face à la présence d’un chien non tenu en laisse.
  • Apprenons à bien vivre ensemble. Chacun à sa vitesse et sa pratique, lorsque nous dépassons un autre groupe d’usagers, restons prudents et courtois. Vététistes, cavaliers et joggeurs, adoptons une vitesse raisonnable pour ne pas effrayer les autres et garantir leur sécurité. Piétons, sachons libérer l’espace au bon moment pour faciliter la circulation sur les chemins.
  • Respectons le travail des professionnels qui rythment la vie de la forêt : bûcherons, naturalistes, chercheurs, éducateurs, forestiers…

En forêt, les 6 bons réflexes à adopter

Faire ou ne pas faire, voici la question…. que tous les promeneurs devraient se poser en allant en forêt. Non, nous ne pouvons pas y faire ce que l’on veut. Comme partout, il y a des règles à respecter, avec l’objectif de protéger le patrimoine naturel dont il convient de préserver la richesse écologique.

1 – Les déchets : le retour à la maison s’impose
Les forêts ne disposent pas de poubelles, ramenons nos déchets de pique-nique à la maison. C’est un geste simple et éco-responsable. Une bouteille abandonnée devient un redoutable piège. Les petits animaux, attirés par l’odeur, y entrent facilement mais n’y ressortent pas. Même les déchets verts et alimentaires ! Les uns favorisent le développement de plantes envahissantes, les autres sont un danger pour les animaux qui perdent leur instinct sauvage et risquent de s’empoisonner.
Les contrevenants peuvent encourir des peines jusqu’à 1500 €, à laquelle s’ajoutent les frais liés aux préjudices subis : collecte, traitement des déchets, remise en état du site.

2 – Le feu : pire ennemi de la forêt
Les feux de forêt sont majoritairement dus à l’imprudence humaine. De nos comportements, nous pouvons les éviter en appliquant un simple geste qui consiste à bannir toute cigarette, feu de camp et barbecue. La particularité des incendies, c’est qu’ils couvent dans le sol. Ils brûlent la matière organique qui s’y est accumulée, puis se propagent ensuite lentement sans forcément montrer de signes évocateurs : flamme, fumée, odeur. Avant qu’ils ne soient visibles à l’œil nu, un feu de camp même s’il paraît éteint peut se réanimer avec le vent, même plusieurs jours après l’avoir allumé.

3 – Les promeneurs : restons sur les chemins forestiers
Les forêts domaniales d’Île-de-France comptent plus de 1 500 kilomètres de sentiers balisés ainsi que de nombreuses aires d’accueil, mais également de nombreuses routes forestières accessibles. Largement de quoi profiter pleinement de la nature et de ses paysages sans s’aventurer dans les parcelles forestières. Quelque soit notre activité, restons sur les chemins, ne pénétrons pas dans les parcelles. Sortir des sentiers accélère l’érosion des terrains fragiles et dégrade la végétation du sous-bois comme les jeunes semis qui sont la forêt de demain.
De plus, les parcelles forestières ne sont pas sécurisées et présentent un risque pour la sécurité des usagers : chutes d’arbres et de branches. N’entrons pas dans les réserves biologiques intégrales : ces espaces sont laissés en libre évolution sans intervention de l’homme et leur accès est interdit. Une signalétique indique cette règle, veillons à la respecter.

4 – La cueillette rime avec « modération »
Cueillir et ramasser font partie des plaisirs simples de la sortie en forêt. Pourtant certaines espèces de fleurs comme les jonquilles ou le muguet connaissent aujourd’hui des prélèvements excessifs, menaçant leur présence en forêt.
La cueillette des fleurs est tolérée, mais il faut savoir qu’elles appartiennent aux propriétaires de la forêt, qu’elle soit publique ou privée. C’est pourquoi tout comme les fruits, les champignons ou encore le bois mort, seuls les ramassages en quantité limitée pour un usage «familial » sont admis. Toutes cueillettes à des fins commerciales sont interdites.
Tout ramassage intensif est passible d’une amende de 135 € pour un volume ramassé entre 5 et 10 litres. Au-delà, l’amende peut aller jusqu’à 45 000 € et des sanctions pénales contre les auteurs de prélèvements abusifs.

5 – Les véhicules motorisés : seulement sur les parkings et les routes autorisées
Si certains sont tentés de faire une virée avec leur 4×4, leur quad, leur moto ou d’autre engins motorisés : c’est interdit dans les forêts publiques. Ces pratiques provoquent des nuisances. Outre la gêne sonore occasionnée aux promeneurs, cyclistes et cavaliers, elles perturbent la faune, la flore et dégradent les chemins. Sans compter que le cross, sur un terrain non aménagé, représente un risque pour les utilisateurs eux-mêmes.
En cas de non-respect, les contrevenants s’exposent à des sanctions pouvant aller jusqu’à 1 500 €, voire à l’éventuelle saisie de leur véhicule ou à la suspension du permis de conduire.

6 – Les animaux de compagnie : une cohabitation difficile avec les animaux sauvages
Au printemps, les serpents sortent d’hibernation et s’exposent aux premiers rayons du soleil pour se réchauffer. Cela leur permet de se déplacer, de chercher de la nourriture et de trouver des partenaires. Les chiens, grâce à leur flair, peuvent les surprendre et se faire mordre car ils se sentent menacés et ne peuvent fuir. Comme une morsure de vipère peut être mortelle pour un chien, il est préférable de les tenir éloignés des broussailles et sous-bois.
De plus à cette saison, la faune est plus vulnérable : c’est la période de naissances des petits mammifères et des oisillons ! Les chiens non tenus en laisse peuvent être tentés de poursuivre et de troubler les animaux voir les blesser.

En forêt, savoir se repérer

C’est un peu déstabilisant de quitter la proximité du parking et s’enfoncer dans la forêt. Ne nous fions jamais à notre intuition. Pour ne pas se perdre en forêt, reconnaitre le balisage des sentiers fait partie des choses essentielles à avoir en tête. Repérons les symboles peints sur les arbres ou les rochers, panneaux, autocollants ou balises… Ces nombreuses marques jalonnent notre itinéraire et servent à nous repérer.
Chaque pratique réglementée dispose de son balisage ou de repères identifiables. Par exemple, le balisage des itinéraires de randonnée est un système de signalisation normalisé au niveau national (couleurs et formes) pour pouvoir suivre les chemins du départ jusqu’à l’arrivée.
Connaître la signalisation en randonnée sert à bien nous orienter. Soyons attentifs à leur présence. N’oublions pas aussi d’emporter une carte, un GPS ou un topo guide durant nos balades, c’est plus prudent.

La forêt se repose aussi la nuit

En forêt, la vie nocturne est essentielle pour les espèces qui y vivent. La présence humaine peut perturber leurs comportements, leurs repères et leurs cycles de reproduction. Pour ces raisons, il est important d’éviter les activités nocturne la nuit et de laisser la faune tranquille. C’est pourquoi, le camping est interdit en forêt publique (en dehors de zones de bivouac aménagées pour cela).

Au retour chez soi, la tactique anti-tiques : une inspection à prévoir

Parasite de petite taille, visible à l’œil nu, la tique vit au ras du sol et sur la végétation basse dans l’attente d’un hôte de passage. Cou, aisselles, plis des genoux, cuir chevelu… sont des zones où elle aime s’accrocher. Elle se nourrit de sang et peut transmettre la maladie de Lyme.

Réduisons les risques de piqure en forêt en :

  • Portant des vêtements longs, couvrant les jambes et les bras.
  • Utilisant un produit répulsif contre les tiques.
  • Restant sur les chemins et évitons les espaces broussailleux.

Alain Delavie

Agronome de formation et jardinier passionné depuis sa plus tendre enfance, collectionneur de plantes, Alain Delavie a exercé différents métiers toujours en étroite relation avec le monde végétal et le jardin, en commençant par celui de pépiniériste collectionneur avant de devenir journaliste et auteur spécialisé dans le jardinage. Il est aujourd'hui directeur des rédactions de Rustica (hebdomadaire Rustica, trimestriels Rustica Pratique et Rustica Les Essentiels).

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