Baromètre du paysage : les entreprises du paysage toujours en croissance au second semestre 2024

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Baromètre du paysage : les entreprises du paysage toujours en croissance au second semestre 2024

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L’Union Nationale des Entreprises du Paysage, avec le soutien de VALHOR, l’Interprofession de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage, et en partenariat avec le groupe AGRICA, a dévoilé les performances économiques de la branche du paysage au second semestre 2024. Dans un contexte économique marqué par un ralentissement de la croissance et une conjoncture incertaine, les entreprises du paysage font preuve de résilience. Consciente des difficultés qui pourraient marquer l’année 2025, l’Unep reste plus que jamais engagée aux côtés de ses adhérents pour les accompagner face aux enjeux économiques et structurels à venir.

+3,5 % de croissance au second semestre 2024 : le secteur du paysage en nette progression

Le chiffre d’affaires du secteur du paysage affiche une progression de +3,5 % au second semestre 2024 par rapport à la même période en 2023, confirmant la dynamique positive déjà observée au premier semestre. Cette croissance intervient dans un contexte politique instable et des conditions météorologiques particulièrement pluvieuses dans une grande partie de l’Hexagone.

Toutefois, cette croissance s’accompagne d’un léger ralentissement sur l’ensemble de l’année, avec une tendance annuelle s’établissant à +2,5 %, soit une baisse d’un point par rapport au semestre précédent.

Cette croissance repose principalement sur l’essor de l’activité d’entretien des jardins et des espaces de nature, qui affiche une hausse de +5,5 %. Par ailleurs, l’activité de création, bien que plus modérée, connaît un rebond avec une augmentation de +2,5 % sur la période.

Le marché des particuliers a également soutenu cette croissance, affichant une progression de +4 % par rapport au 1er semestre, portée par une amélioration du pouvoir d’achat des ménages.

Enfin, le taux de transformation des devis, indicateur clé de la dynamique commerciale du secteur,est également en croissance : au second semestre 2024 ce sont 62 % des devis adressés aux particuliers qui ont été acceptés, un niveau inédit depuis deux ans – bien que le nombre total de devis établis ait diminué (85 contre 96 au 1er semestre).

Marchés publics et privés : des leviers de croissance pour le secteur du paysage

Les marchés publics continuent de soutenir l’activité des entreprises du paysage, affichant une croissance de +3,5 % au 2nd semestre 2024 par rapport à l’année précédente. Cette dynamique s’accompagne d’une amélioration significative du taux de transformation des devis, qui atteint désormais 57 % pour les marchés de moins de 40 000 € et 42 % pour ceux excédant ce montant, contre seulement 34 % au 1er semestre.

Le marché des professionnels privés (entreprises, syndics, bailleurs…) affiche quant à lui une progression de +3 % au second semestre 2024 par rapport à la même période en 2023. Cette dynamique repose principalement sur l’entretien des espaces verts, qui représente la majorité des interventions réalisées. En effet, sur l’ensemble des devis acceptés, 54 % concernent l’entretien.

Cette tendance traduit une mobilisation accrue des collectivités et une reconnaissance du rôle essentiel des entreprises du paysage dans l’aménagement et l’entretien des espaces verts et nature. Toutefois, des préoccupations subsistent quant aux délais de paiement, qui continuent de peser sur la trésorerie des entreprises.

Les entreprises du paysage continuent d’embaucher malgré un marché sous tension

Pour accompagner la hausse du nombre de chantiers, le secteur du paysage a poursuivi sa dynamique de recrutement. Au second semestre 2024, trois entreprises du paysage sur quatre ont recruté de nouveaux salariés. Les entreprises du paysage poursuivent donc leurs efforts, avec des recrutements majoritairement portés par des embauches en CDI (45 %), témoignant de la volonté des employeurs de stabiliser leurs effectifs.

Ces nouvelles recrues sont principalement des ouvriers non qualifiés (62 %), des ouvriers qualifiés (29 %) et des chefs d’équipe (5 %).

Cependant, les tensions sur le marché du travail restent vives : 43 % des entreprises interrogées déclarent avoir rencontré des difficultés de recrutement au cours du semestre. Si 75 % d’entre elles avaient recruté en 2024, seules 63 % prévoient d’embaucher au premier semestre 2025, traduisant une prudence face aux incertitudes économiques.

En parallèle, le taux de départ demeure élevé, avec une personne sur dix quittant son entreprise, principalement en raison de fins de contrat (44 %), mais aussi de démissions (38 %). Ces chiffres mettent en évidence la nécessité d’attirer et de fidéliser les talents, un défi majeur pour

2025 : vers un ralentissement de l’activité du paysage

Après une année 2024 dynamique, les professionnels du paysage anticipent cependant un ralentissement de la croissance en 2025 dans un contexte économique et politique toujours incertain. Les projections pour le 1er semestre font état d’une croissance qui devrait s’approcher de l’équilibre, avec une tendance de +0,5 % sur un an, contre +2,5 % en 2024.

Ce ralentissement s’explique notamment par une contraction des carnets de commandes, qui passent de 132 jours à 128 jours en moyenne sur les six derniers mois. Cette baisse témoigne d’un fléchissement de la demande, en particulier du côté des particuliers et des marchés publics, qui pourraient réduire leurs investissements après l’élan de 2024.

Sur le plan des investissements, les entreprises affichent également une certaine retenue. Alors que 70 % des entreprises avaient investi en 2024, cette proportion devrait chuter à 44 % en 2025, en raison de la prudence des professionnels face à l’évolution de l’activité. Les priorités d’investissement se concentreront essentiellement sur le renouvellement du matériel de production (36 %) et de transport (24 %), tandis que les dépenses immobilières et en équipements informatiques seront plus limitées.

Enfin, l’instabilité politique et les conditions météorologiques défavorables figurent désormais en tête des préoccupations des professionnels, prenant le pas sur les difficultés de recrutement et le maintien de l’activité, qui dominaient les inquiétudes en 2024.

La réduction des carnets de commandes, notamment dans les marchés publics, suscite également des craintes, tout comme la crise persistante du secteur immobilier, qui pourrait freiner les projets d’aménagement paysager.

« Les résultats de ce baromètre témoignent une nouvelle fois de la résilience des entreprises du paysage, qui maintiennent une dynamique positive malgré un environnement économique et politique incertain. Les perspectives pour 2025 appellent à la prudence, notamment face au ralentissement de l’activité, aux tensions sur le recrutement et aux incertitudes liées aux marchés publics. Dans ce contexte, les entreprises du paysage restent vigilantes et mobilisées pour consolider l’activité, notamment par l’attention portée aux délais de paiement dans la commande publique, qui ne respectent pas le calendrier imposé par la réglementation. L’Unep a pleinement conscience de ses défis et est pleinement engagée pour soutenir et accompagner ses adhérents dans l’année à venir. », conclut Nicolas Leroy, Président de la Commission économique de l’Unep.

Méthodologie

Enquête réalisée pour le compte de VALHOR du 6 au 28 janvier 2025 auprès de 350 entrepreneurs du paysage raison de :

  • – 100 entreprises de 5 salariés et moins.
  • – 150 entreprises de 6 à 19 salariés.
  • – 100 entreprises de plus de 20 salariés.

Les informations obtenues ont systématiquement fait l’objet des repondérations adéquates sur la base des résultats établis par l’étude Chiffres clés VALHOR / Unep des entreprises du paysage

“Étude Xerfi Specific pour VALHOR”

Alain Delavie

Agronome de formation et jardinier passionné depuis sa plus tendre enfance, collectionneur de plantes, Alain Delavie a exercé différents métiers toujours en étroite relation avec le monde végétal et le jardin, en commençant par celui de pépiniériste collectionneur avant de devenir journaliste et auteur spécialisé dans le jardinage. Il est aujourd'hui directeur des rédactions de Rustica (hebdomadaire Rustica, trimestriels Rustica Pratique et Rustica Les Essentiels).

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