Le parc de la Cité internationale (Paris 14e) devient réservoir de biodiversité urbaine écologique

Parc de la Cité Internationale Universitaire de Paris ©Yann Monel

Le parc de la Cité internationale (Paris 14e) devient réservoir de biodiversité urbaine écologique

Parc de la Cité Internationale Universitaire de Paris ©Yann Monel

Le parc de la Cité internationale universitaire de Paris accède au statut de réservoir de biodiversité urbaine, qui représente la qualité écologique la plus élevée dans la notation de l’Agence d’écologie urbaine de la Ville de Paris. Cette décision confirme le rôle essentiel du parc en matière de préservation et de développement de la faune et de la flore. En dix ans, il est devenu une zone vitale riche en biodiversité qui permet aux espèces de réaliser tout ou partie de leur cycle de vie.

Un incubateur de bonnes pratiques environnementales

Deuxième parc de Paris par sa superficie, après le parc de la Villette, le parc de la Cité internationale est un des poumons verts du sud parisien, situé à la porte sud du couloir de biodiversité du Val de Bièvre. Site pilote de gestion écologique, il est devenu une référence auprès d’autres gestionnaires de parcs, notamment de grands parcs publics nationaux qui viennent à la Cité internationale pour échanger avec les équipes du domaine et bénéficier de leur expertise.

Parc de la Cité Internationale Universitaire de Paris © Laura Seralini Capellini

Des critères de notation exigeants

Le parc de la Cité internationale a fait partie des 135 sites qui ont été étudiés par l’Agence d’écologie urbaine. La visite s’est déroulée conjointement avec l’équipe du domaine, en charge de la gestion et de l’entretien du parc. Cette rencontre a permis d’évaluer le lieu et de lui attribuer une notation selon une grille d’analyse comprenant 9 critères et regroupant pas moins d’une cinquantaine d’éléments d’étude : la surface, l’âge, le nombre de sous-trames, la diversité écologique des sous-trames terrestres, la présence d’habitats prioritaires ponctuels, la présence d’espèces cibles, la fréquentation humaine, l’éclairage et la gestion écologique. Depuis la dernière notation en 2014 qui avait positionné le parc comme réservoir de biodiversité secondaire, le travail mené sur le long terme par l’équipe du domaine a permis l’évolution de deux critères : la diversité au sein des sous-trames terrestres et la présence connue d’habitats prioritaires ponctuels.

En ce qui concerne les sous-trames terrestres (milieux ouverts et boisés), l’équipe du domaine a créé une nouvelle dynamique au niveau des sols en diversifiant ses espaces par de la pelouse, des zones recouvertes de copeaux de bois, des prairies fleuries, des bosquets ou encore des ilots arborés. Décaper le gazon pour y mettre des copeaux de bois, intégrer des arbustes ou créer des zones de pelouse contribuent à rendre les sols perméables.

En ce qui concerne les zones d’habitats prioritaires, les équipes ont mis en place des méthodes de travail permettant à la nature de s’exprimer avec une intervention réduite. C’est le cas sur les zones de « prairie de fauche ». Entre la Maison du Mexique et le Collège franco-britannique, cette prairie, délimitée par une cordelette, est considérée comme un habitat permanent pour la faune et la flore. La fauche y est faite à la fin de l’été afin de laisser aux espèces le temps nécessaire à leur développement naturel. Ces espaces sont d’excellents lieux d’observation pour l’inventaire floristique de la flore sauvage ou spontanée effectué une fois par an.

Parc de la Cité Internationale Universitaire de Paris ©Yann Monel

Une gestion durable du parc

Depuis une quinzaine d’années, la Cité internationale mène une démarche ambitieuse en matière de transition écologique et de lutte contre le dérèglement climatique, avec un engagement particulièrement important pour la préservation et le développement de sa biodiversité. La gestion du parc se fait sans utilisation de pesticides depuis 2009 et de façon différenciée selon les zones. Les actions menées alternent entre intervention ciblée pour un résultat précis et recherché et libre évolution pour laisser la nature s’exprimer. Les pratiques d’entretien ont également évolué : taille non mécanique, fauchage tardif, suivi d’inventaires floristiques, récupération de feuilles mortes pour créer du terreau, zones de libre évolution… L’équipe du domaine poursuit également une démarche de renforcement de la trame bleue par des jardins de pluies et de la trame verte par des zones prairiales. Tous ces changements favorisent la faune et la flore et permettent d’observer les dynamiques naturelles des écosystèmes, de voir comment la nature évolue et s’équilibre d’elle-même.

Alain Delavie

Agronome de formation et jardinier passionné depuis sa plus tendre enfance, collectionneur de plantes, Alain Delavie a exercé différents métiers toujours en étroite relation avec le monde végétal et le jardin, en commençant par celui de pépiniériste collectionneur avant de devenir journaliste et auteur spécialisé dans le jardinage. Il est aujourd'hui directeur des rédactions de Rustica (hebdomadaire Rustica, trimestriels Rustica Pratique et Rustica Les Essentiels).

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