Les mines de la mineuse du marronnier

Les mines de la mineuse du marronnier

Mines de la mineuse sur marronnier, Amiens (80)
Vus par transparence, les dégâts provoqués par la chenille de la mineuse du marronnier sur les feuilles sont encore plus spectaculaires. Partout où il y a une tache marron plus foncée, il doit y avoir une larve de mineuse qui redonnera très vite un papillon qui ne pensera qu’à assurer sa descendance une nouvelle fois. Pauvres arbres !

Le marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum), appelé aussi marronnier blanc, est l’espèce d’arbre la plus attaquée en France. Toutes les feuilles contaminées qui tombent au sol doivent être ramassées et détruites car la mineuse (Cameraria ohridella) passe l’hiver au stade de chrysalide dans les feuilles tombées au sol. Même si c’est fastidieux, le ramassage systématique permet de réduire considérablement les populations, le but étant d’éviter une forte infestation dès le début du printemps. Il faut disposer aussi deux bandes de glu sur le tronc de chaque marronnier, en dessous des premières branches. Les papillons femelles adultes viennent s’y agglutiner et périr car elles se déplacent principalement sur le tronc par sauts plus que par vol. Favorisez la présence des mésanges en disposant des nichoirs car ces oiseaux consomment un grand nombre d’insectes (jusqu’à 500 par jour pour un couple).
Ce papillon a généralement trois générations par an en France. La durée de son cycle dépend des conditions climatiques et s’étale sur environ 6 à 11 semaines. Les adultes issus de la première génération sortent généralement à partir de la mi juin, ceux issus de la deuxième à partir du début du mois d’août et ceux de la troisième vers la fin septembre à début octobre. On estime que la population est multipliée par 10 à chaque génération.

Alain Delavie

Agronome de formation et jardinier passionné depuis sa plus tendre enfance, collectionneur de plantes, Alain Delavie a exercé différents métiers toujours en étroite relation avec le monde végétal et le jardin, en commençant par celui de pépiniériste collectionneur avant de devenir journaliste et auteur spécialisé dans le jardinage. Il est aujourd'hui directeur des rédactions de Rustica (hebdomadaire Rustica, trimestriels Rustica Pratique et Rustica Les Essentiels).

Cet article a 4 commentaires

  1. Josette

    Je suis en Bourgogne et je me gare près d’un marronnier. Les feuilles présentent les mêmes taches que sur la photo.

    Il me semble que depuis des années je vois ces mêmes feuilles tachées (auparavant dans l’Essonne) et je me pose la question ” à quoi ressemblent des feuilles de marronnier qui meurent normalement, sans parasite “….

  2. Josette

    Il n’y a pas que les oiseaux qui se font prendre dans les bandes de glu mais eux en meurent.

    Pas dramatique et plutôt drôle pour mon gentil minet SPOTTY qui avait du aller trainer ses guêtres dans une cabane de jardinier. Il était revenu avec une bande de glu autour du ventre. Pas d’autre possibilité que de tirer rapidement. Cette épilation gratuite a semblé indolore pour mon mistigri explorateur. Il s’est juste retrouvé le “bidon” un peu dégarni !

  3. jpp

    Il me semble que l’infestation est moins forte cette année que les années précédentes à St-Serge. Sécheresse de Juin ou arrivée de la guêpe prédatrice qui régule les populations dans la région d’origine des marronniers blancs (Macédoine) ? : la première hypothèse semble avoir joué puisque la maladie n’est apparue qu’à la mi Juillet au lieu de mi Juin habituellement.
    Les feuilles à éliminer sont celles d’Octobre, avant les larves ont le temps de muer. Ce nettoyage me semble illusoire. Je l’ai fait consciencieusement la première année en mettant chaque jour un sac de feuilles à la poubelle (dans Paris, interdiction de brûler). Aucun résultat (sauf mes mains griffées dans les buissons d’épineux). D’ailleurs comment aller chercher les feuilles qui restent coincées à l’aisselle des grosses branches ? Et c’est de là que l’infestation redémarre au printemps..
    On a mis deux nichoirs à mésange qui sont occupés. Là encore il me semble y avoir disproportion entre le remède et l’ampleur de la population de mineuses. C’est sans doute la quantité de feuilles à manger qui limite des populations aux capacités d’expansion quasi illimitées.
    On n’entend plus parler de la mineuse du poireau : sans doute que les prédateurs sont apparus. On peut raisonnablement espérer la même chose pour les marronniers qui sont affaiblis mais ne périssent pas. Moins terrible somme toute que la pyrale du buis compte tenu de la lenteur des buis à refaire des feuilles. A saint-serge le bacillus thuringiensis a prouvé son efficacité en repoussant pour l’instant la pyrale.

  4. nicole

    ATTENTION aux bandes de glue, qui peuvent aussi piéger certains petits oiseaux !!!

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