Ne ramassez pas les oisillons tombés du nid !

Ne ramassez pas les oisillons tombés du nid !

Jeune hulotte, dénichage, photo Christine Kritstof / crsfs / LPO
Avec l’arrivée du printemps, de nombreux oisillons peuvent tomber du nid. Pourtant, ils ne sont que très rarement abandonnés. Sauf risque avéré comme la proximité d’une route fréquentée ou d’un chat à l’affut, il est préférable de les laisser sur le lieu de leur découverte. Leurs parents se trouvent généralement à proximité même si on ne les voit pas. Telles sont les recommandations de la LPO.

Chaque année à partir du mois d’avril et jusque fin septembre, les nichées de jeunes oiseaux commencent à mettre le bec dehors. Pour un oisillon, tomber du nid fait partie des aléas de la vie d’oiseau ! Il n’est pas rare qu’un petit téméraire s’aventure rapidement hors du nid : les jeunes de plusieurs espèces, telles que les chouettes, les grives, les merles ou les canards colvert, quittent régulièrement le nid sans savoir voler, en essayant de suivre leurs parents qui cherchent des aliments. Ils se retrouvent alors au sol où nous sommes susceptibles de les trouver. Parce qu’ils poussent de petits cris plaintifs, on peut croire qu’ils ont été abandonnés. En réalité, les parents se trouvent la plupart du temps aux alentours, à la recherche de nourriture.

Laisser l’oisillon sur son lieu de découverte
Cette année les premiers appels reçus par la LPO ont démarré dès le 2 mars !
De manière générale, il est préférable voire indispensable de laisser un oisillon tombé du nid là où il a été trouvé. Il vaut mieux laisser faire ses parents, qui le nourriront et le guideront à quelques jours de son premier envol. Si l’oisillon se trouve en un lieu particulièrement exposé (chats, routes), il est préférable de le mettre en sûreté, en hauteur (sur une branche, un muret ou un buisson) et à proximité de l’endroit où il a été recueilli. Les oisillons en duvet ou peu emplumés, tombés du nid bien trop tôt, doivent être replacés dans leur nid si ce dernier est intact.

40% des effectifs accueillis dans les centres de sauvegarde sont des oisillons dits “orphelins” ou “tombés du nid”, qui doivent alors être élevés par les soigneurs avec l’aide de plusieurs centaines de bénévoles. Lors des pics d’activités entre avril et juillet, ce sont 50 bénévoles par jour qui leur sont dédiés. Et pour cause : si une chouette doit être nourrie 2 fois par jour, une mésange doit recevoir la becquée au minimum toutes les 2 heures ! Sans compter que d’importantes quantités de grillons, vers de farine, aliments à base de protéines, doivent être quotidiennement administrées aux rapaces, hirondelles, goélands, martinets, pinsons recueillis. Aussi, il est primordial de ne pas les déplacer si ce n’est pour les déposer en hauteur, sur une branche ou un muret, à l’abri des prédateurs et des dangers ou de les cacher sous un buisson.

En revanche, si un oiseau est blessé, afin d’éviter tout geste irréparable, il est indispensable de contacter le Centre de Sauvegarde de la Faune Sauvage le plus proche (coordonnées sur http://www.lpo.fr/oiseaux-en-detresse/centres-de-sauvegarde). Après l’avoir recueilli, il devra être acheminé vers un centre habilité : la plupart des oisillons sauvages sont intégralement protégés par la loi et leur détention est rigoureusement interdite.

Quelques astuces pour faciliter la nidification des oiseaux
La saison de nidification (qui dure de mars à août) est la période où beaucoup d’oiseaux commencent à se reproduire. Pour éviter de les perturber dans ce moment important, quelques conseils simples peuvent être suivis :

  • Ne pas tailler les haies et les arbres en saison de nidification : cela pourrait déranger les couples en cours d’installation. Reporter ses travaux à l’automne suivant ou, si cela n’est pas possible, procéder à une taille douce en surface des arbres avec un taille-haie mécanique ou un sécateur (le bruit des appareils électriques pourrait faire peur aux oiseaux).
  • Observer son jardin et surveiller ses aménagements: par exemple, penser à vérifier régulièrement les nichoirs en bois (fixation, bonne tenue), lesquels peuvent être fragilisés par les aléas climatiques et causer des accidents. En cas d’absence de nichoir, le mieux est d’en installer un. La nichée d’un couple sera un spectacle saisissant tous les jours !
  • Obturer les cavités pièges : de nombreuses espèces qui cherchent des cavités pour nicher peuvent pénétrer ou tomber dans des cheminées ou des gouttières sans pouvoir en ressortir seuls. Elles sont alors condamnées à mort de faim ou d’épuisement… Pour éviter cela, l’accès à ces ouvertures peut être facilement obturé grâce à des grilles.

Alain Delavie

Agronome de formation et jardinier passionné depuis sa plus tendre enfance, collectionneur de plantes, Alain Delavie a exercé différents métiers toujours en étroite relation avec le monde végétal et le jardin, en commençant par celui de pépiniériste collectionneur avant de devenir journaliste et auteur spécialisé dans le jardinage. Il est aujourd'hui directeur des rédactions de Rustica (hebdomadaire Rustica, trimestriels Rustica Pratique et Rustica Les Essentiels).

Cet article a 3 commentaires

  1. Josette

    Régulièrement j’ai vu des mésanges se faire piéger dans des tubes creux utilisés pour des clôtures ; les nids étaient trop profonds pour que les petits remontent.

  2. Josette

    Je connais la consigne que je suis prête à respecter. Toutefois dans le passé j’ai élevé un petit merle à l’étranger (robin) trouvé au pied d’un arbre qui finalement revenait se percher vers moi quand adulte je l’appelai. Il avait une taille un peu inférieure aux autres élevés par une vraie maman oiseau.

    Ici j’ai repéré des merles qui ont niché dans le lierre qui coure sur une façade de la maison et là je crains pour les petits tombés du nid ou partis pour parcourir le monde car au sol il y a toute une tribu de matous qui ne demandent qu’à s’amuser et à croquer. Je surveille mais les chats aussi …

    J’aime bien les chats mais trop c’est la catastrophe ! L’année dernière dans mon jardin au moins 4 petits merles ont été tués. Par ailleurs une voisine me disait qu’il ne restait plus aucun lézards autour de sa maison alors qu’à une époque elle en comptait un grand nombre ; les responsables : ses chats….A mon arrivée pas mal de lézards mais en4 ans je n’en vois plus guère.

  3. jpp

    Le problème c’est les chats . Les jeunes merles naïfs qui circulent volontiers au sol en ce moment en font les frais. Moins d’oiseaux : plus de ravageurs !
    Mais les oiseaux aussi ne sont pas que des poètes : les combats à mort de jeunes merles se battant pour un territoire sont terrifiants.

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