Le galinsoga fleurit coûte que coûte

Toute peste végétale n’a qu’une obsession dans sa vie de mauvaise herbe, c’est d’assurer sa descendance, soit en envoyant partout des racines traçantes ou des gourmands, soit en fleurissant tant et plus et en expulsant un peu partout ses graines. C’est pourquoi le petit galinsoga cilié (Galinsoga ciliata) continue à fleurir et donner des semences qui viendront repeupler les coins de terre nue dès le retour de la belle saison.

Galinsoga velu (Galinsoga ciliata) dans le cimetière du Père Lachaise, Paris 20e (75)

Quand on le regarde d’un peu près, ce galinsoga velu est assez mignon… Les petites fleurs sont même charmantes je trouve. Elles ont un faux air de minuscules pâquerettes aux “pétales” (en fait des ligules) clairsemés.

Galinsoga velu (Galinsoga ciliata) dans le cimetière du Père Lachaise, Paris 20e (75)
Mais, parce qu’il y a un mais, un seul plant peut produire jusqu’à 7 500 graines, en commençant dès la huitième semaine. Les semences ne présentent aucune dormance, elles germent dès qu’elles sont tombées. Une grande partie peut aussi germer l’année suivante.
Cette capacité germinative lui permet d’avoir trois ou même quatre générations par an sous nos conditions. De plus, le galinsoga peut faire des racines à partir d’une section de tige coupée (à retenir pour ceux qui veulent tenter un bouture).
Le galinsoga préfère les sols riches et humides mais peut croître dans toutes sortes de conditions. Plus le sol est sableux, plus les graines germent facilement et plus la production de semences est importante.
Gare à celui qui laisse pousser ne serait-ce qu’un petit pied…

Galinsoga velu (Galinsoga ciliata) dans le cimetière du Père Lachaise, Paris 20e (75)

Le galinsoga n’aime pas l’ombre. Il recherche les espaces dégagés, le meilleur moyen de prévenir son développement est de garder un couvert végétal dense ou de pailler le sol. Mais dans un pot ou un jardinière, je trouve cela tellement adorable et si facile à faire pousser (et contrôler), pourquoi se compliquer davantage la vie en essayant d’y faire pousser autre chose !

Alain Delavie

Agronome de formation et jardinier passionné depuis sa plus tendre enfance, collectionneur de plantes, Alain Delavie a exercé différents métiers toujours en étroite relation avec le monde végétal et le jardin, en commençant par celui de pépiniériste collectionneur avant de devenir journaliste et auteur spécialisé dans le jardinage. Il est aujourd'hui directeur des rédactions de Rustica (hebdomadaire Rustica, trimestriels Rustica Pratique et Rustica Les Essentiels).

Cet article a 2 commentaires

  1. jpp

    Il faut distinguer, à mon avis, entre les envahissantes qui s’arrachent facilement et les autres(le si joli chardon qu’il vaut mieux ne pas laisser monter en graine). Celle-ci est très facile à désherber et on peut donc se permettre de la laisser dans pas mal d’endroits sans trop de risque d’être débordé.

  2. Josette

    Ce galinsoga a son charme et garnit bien l’espace.

    Je préfère mille fois une “mauvaise herbe, quoique les orties …, à rien du tout comme je l’ai malheureusement constaté dans les champs au sud de la région parisienne.

    Tous les arbustes et petits arbres bordant les chemins de traverse, y compris buddleia, ont été rasés.

    Un seul chemin restait bordé en partie par du polygoneum qui faisait un peu d’ombre qui est toujours appréciable.

    J’aime aussi beaucoup le raisin d’Amérique si décoratif que l’on qualifie de peste. Quand il n’y a plus que ça il faut bien faire avec.

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